NHS, le système de santé britannique, s’enfonce dans la crise
Jeremy Hunt, controversé ministre de la santé, essaie tant bien que mal de vendre l’idée que le système de santé va mieux. Theresa May affirme même que le vénérable service n’a jamais été aussi bien préparé à affronter la mauvaise saison. Pourtant, en cette période hivernale, tous les indicateurs sont au rouge. Les hôpitaux continuent de se battre avec des budgets impossibles à tenir, conduisant les directions à opérer des coupes drastiques, notamment dans la maintenance des bâtiments.
Dans un contexte de tension sanitaire, le National Health Service (NHS) annule actuellement toutes les opérations non urgentes. Jeremy Hunt surjoue l’optimisme, déclarant sur Channel 4 que le NHS traite « 3,000 personnes de plus qu’il y a 7 ans dans les délais de 4 heures aux urgences ». Cet élément isolé masque mal, un système asphyxié par les gouvernements de David Cameron et de Theresa May.
Le nombre de patients britanniques qui attendaient plus de 4 heures aux urgences en 2010 quand les tories sont revenus au pouvoir avoisinaient les 100,000 ; 7 ans plus tard, ils sont plus de 700,000 personnes.
Depuis des années, les syndicats dénoncent le manque de personnel qui débouche sur une aggravation de la charge et des conditions de travail. On compte 16,000 démissions dans les services du NHS et les chiffres concordent : pour les seuls infirmières, ce sont 42,000 postes qui sont non pourvus.
Et la situation risque de s’aggraver avec le Brexit. Aujourd’hui, pour la seule Angleterre, le NHS emploie, au 5 janvier 2018, 54,000 salariés européens. Hors, dans la seule année qui a suivi le référendum de 2016, 10,000 d’entre-eux ont quitté leur poste pour rentrer dans leur pays d’origine. Pour ce qui est considéré comme « l’ADN de la Grande-Bretagne », l’hiver risque d’être long.