Le parti europhobe UKIP perd sa tête une nouvelle fois
Après un le soutien des cadres, il a perdu le soutien de la base. Henry Bolton a été poussé vers la sortie lors du congrès extraordinaire du parti europhobe UKIP réuni les 17 et 18 février à Birmingham. Le vote de défiance a été sans appel : 63% des 1,500 délégués ont rejeté le leader qu’ils s’étaient choisi il y a tout juste 141 jours. Ce scrutin interne ouvre la voie au quatrième leadership depuis que Nigel Farage a annoncé sa démission en juillet 2016.
La défaite d’Henry Bolton n’est pas une surprise. UKIP n’a jamais réussi à se remettre du départ de son leader emblématique, perdant des voix à toutes les élections et voyant ses bailleurs de fonds lui tourner le dos. Entre juin 2015 et juin 2017, le parti est passé de 4 millions de suffrages à 600,000. Une fois le Brexit acquis, il semble que les électeurs soient revenus à leurs fondamentaux : deux tiers chez les tories, un tiers au Labour. Vainqueur idéologique du référendum de juin 2016, UKIP est désormais au bord de la faillite.
Le National Executive Committee a désigné un leader par interim. Le député européen Gerard Batten prend la direction du navire fou pendant les 90 jours prévus pour la tenue du leadership. Batten s’est signalé au grand public en qualifiant l’islam de « culte de mort », ajoutant que « les non musulmans sont très rationnellement fondés à (en) avoir peur ».
Henry Bolton n’a pas exclu d’ester en justice contre le National Executive Committee.