Coup de jeune pour le Scottish Labour party
Ereintée par sa défaite historique lors des élections générales de mai dernier, la branche écossaise du Labour party s’est dotée, samedi, d’une nouvelle tête. Alors que le Scottish Labour ne dispose que d’un seul Membre du parlement – Ian Murray pour Edinburgh Sud – et qu’il devrait prendre une nouvelle déculottée électorale en 2016 lors du renouvellement du parlement écossais, le parti est en crise. Son précédent leader, Jim Murphy, a rendu son tablier en mai dernier. Il y a encore dix ans, l’Ecosse était considérée comme le bastion travailliste par excellence, sous la férule de Gordon Brown. Aujourd’hui réduit à 21,000 adhérents, y compris les membres des trade unions affiliées, le Scottish Labour vit au rythme des démissions successives de ses leaders (six en 15 ans tout de même).
Samedi 15 août, à l’issue d’un scrutin boudé par ses électeurs, c’est la benjamine Kezia Dugdale, 33 ans, qui a été élue leader du Scottish Labour. Avec 72% des voix, elle a facilement battu le pourtant expérimenté Ken Macinstosh. Alex Rowley, 51 ans, a lui obtenu le mandat de deputy leader. Il s’occupera donc du parti, une tâche qu’il devrait maîtriser puisqu’il en est l’ancien secrétaire général. Kezia Dugdale aura, elle, la lourde charge de mener l’opposition à Nicola Sturgeon.
Se présentant comme « libre des valises du passé » (notamment dans les rapports avec le Labour party et vis à vis du référendum sur l’indépendance écossaise), Kezia Dugdale n’est pourtant pas sans attaches. Comme beaucoup de cadres du scottish labour, elle est considérée comme proche de Gordon Brown. A dire le vrai, au sein de la branche écossaise du parti travailliste, le brownisme est une sorte de religion officielle.
Kezia Dugdale est membre du parlement écossais (MSP), élue de la Lothians region, un des derniers fiefs du Scottish Labour.