Budget : crise au sein des conservateurs sur les dépenses militaires
Philip Hammond pensait s’être bien sorti du traquenard que constituait l’élaboration du budget d’automne 2017. C’était sans compter les membres du parti conservateur. Et la défense. La crise est devenue publique dimanche 26 novembre : les backbenchers tory sont furieux alors que les coupes dans le budget de l’armée britannique pourraient se traduire par la suppression de 12,000 postes, ramenant les effectifs des forces militaires à 70,000 personnes.
Le président du Defence Select Committee (la commission parlementaire de la défense), le conservateur Julian Lewis, a choisi le quotidien de centre-gauche The Guardian pour témoigner de sa colère : « Nous atteignons à peine l’objectif de dépense à 2% du produit intérieur brut fixé par l’OTAN », explique le parlementaire. Une affirmation qui contredit les propos rassurants du Ministère de la Défense selon lequel
« Nous avons le budget de la défense le plus important en Europe et nous sommes l’un des rares pays de l’OTAN à non seulement atteindre, mais dépasser l’objectif de deux pour cent du PIB en termes de dépenses ».
C’est pourtant à Whitehall, siège du puissant ministère, que la crise se noue. Le ministre (équivalent d’un secrétaire d’Etat en France) en charge des personnels de défense et des vétérans, Tobias Ellwood, a menacé de démissionner si les coupes devaient être maintenues.
Plus inquiétant encore, pour Theresa May, Gavin Williamson, le Secrétaire à la Défense, a lui aussi plaidé en faveur d’une augmentation des dépenses dans ce secteur. Il a proposé de sortir les 31 milliards de livres consacrés au renouvellement du parc Trident du calcul des sommes allouées aux forces armées, ce qui permettrait d’injecter de l’argent dans le budget militaire.