Gaz de schiste : autorisation controversée dans le North-Yorkshire
Le gouvernement n’aura même pas besoin d’utiliser les pouvoirs discrétionnaires dont il envisage de se doter. Le local council de Northallerton, bastion tory depuis 1929, a décidé, lui-même, d’autoriser l’exploitant Third Energy à forer un puits déjà existant pour en extraire du gaz de schiste via la fracturation hydraulique. La décision est intervenue lundi 23 mai après que plusieurs centaines de manifestants se soient mobilisés pendant deux jours.
Par sept voix contre quatre, à l’issue d’un vote à main levée, les councillors ont adopté cette décision très controversée. Elle constitue une première depuis l’instauration d’un moratoire, en 2011, au Royaume-Uni. Ce moratoire prenait acte de la mobilisation croissante des populations locales qui, depuis lors, n’ont cessé de se mobiliser. Le vote de Northallerton permet au gouvernement britannique de rêver au développement d’une large industrie du gaz de schiste. Elle aurait pour but, à terme, de suppléer aux réserves pétrolières fragilisées de la mer du Nord.
Pour y parvenir, le gouvernement de David Cameron a envisagé de déposer un projet de loi lui permettant de contraindre les councils, dont bon nombre sont à l’écoute de leurs habitants. Dans cette partie rurale du North-Yorkshire, il n’y aura pas eu besoin d’utiliser de telles méthodes.
Les riverains et les groupes environnementaux craignent désormais le précédent. « Ces plans ouvrent la voie à des milliers de puits de fracturation hydraulique dans le Yorkshire et dans le reste du pays si on ne les arrête pas », avertit l’association Frack Off. L’autorisation donnée par le council de Northallerton concerne un seul puits, qui a déjà été creusé en 2013, en utilisant des méthodes conventionnelles. Mais l’entreprise qui en possède la licence, Third Energy, a estimé qu’elle avait besoin de recourir à la fracturation hydraulique pour l’exploiter.