Le sidérurgiste Tata plonge Cameron dans la crise
Déjà fragilisé par les annonces répétées de licenciements dans le secteur de la sidérurgie, le Premier ministre David Cameron voit son horizon industriel s’assombrir. Le groupe international Tata Steel vient d’annoncer qu’il pourrait mettre en vente l’ensemble de ses sites installés en Grande-Bretagne. Ce sont pas moins de 15,000 emplois qui sont directement menacés dans un secteur déjà sérieusement mis à mal depuis près d’un an.
Les syndicats ont réagi vigoureusement, attaquant directement le gouvernement pour son inaction. Une critique reprise à son compte par les Travaillistes. Dans leur collimateur, le Business Secretary Sajid Javid. Ce dernier est accusé d’avoir délaissé la possibilité de défendre la sidérurgie britannique au profit d’un voyage en Australie.
Pour le parti conservateur au pouvoir, l’annonce de Tata Steel fait l’effet d’une bombe. A quelques semaines des élections locales, elle hypothèque considérablement les chances, déjà minimes, d’un renouveau tory au Pays-de-Galles et en Ecosse, régions où se concentrent les plus importants sites du sidérurgiste Indien. Port Talbot, usine emblématique de Tata steel, est aussi un des poumons économiques du Pays-de-Galles, un secteur qui se remettait péniblement de la liquidation du charbon par Margaret Thatcher.
Mais surtout, cette déclaration fragilise la campagne conservatrice en faveur du maintien dans l’Union européenne. Bruxelles n’a guère fait montre de ses capacités à défendre l’acier européen face aux attaques chinoises.