Les familles des soldats tués en Irak lèvent 150,000 livres pour traduire Tony Blair en justice
Le très croyant Tony Blair n’a pas fini d’expier pour la guerre en Irak. Après la publication du rapport de la commission Chilcot, sur les conditions de l’invasion de l’Irak en 2003, les familles des 179 soldats britanniques morts au combat n’avaient pas caché leur volonté de donner suite judiciaire aux conclusions de la commission. Depuis lors, elles ont réussi à lever plus de 159,000 livres, par le biais du crowdfunding, afin de financer le travail des avocats. Tony Blair, premier ministre au moment des faits et qui a été mis en cause par le rapport Chilcot, fait partie de ceux qui pourraient devoir rendre des comptes à la justice.
L’ancien locataire de Downing Street et figure controversée de la gauche britannique affirme toujours avoir pris la bonne décision concernant l’Irak. S’il reconnaît avoir des remords, il n’a exprimé aucun regret. Plusieurs chefs d’inculpation pourraient être retenus contre lui, dont le moindre n’est pas celui d’avoir menti ou dissimulé des informations au parlement pour influer sur la décision de ce dernier.
Reg Keys, dont le fils Tom a été tué en Irak en 2003, affirme que les avocats « fouillent en profondeur » dans les 2.6 millions de mots que compte le rapport pour établir si une action en justice peut être intentée contre Tony Blair ou d’autres officiels britanniques de premier plan « qui pourrait avoir agi illégalement ou en excédant leurs pouvoirs ».
Un des animateurs de la campagne pour obtenir justice et vérité sur la guerre en Irak, Reg Keys se montre optimiste. Il a déclaré au tabloid de centre-gauche The Mirror :
Nous avons bon espoir que, la prochaine fois que nous nous verrons, ce sera devant la cour royale de justice, où nous lancerons les poursuites civiles.