Les Tories parachèvent la braderie de Royal Mail
C’est dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 octobre que les conservateurs ont parachevé la privatisation de Royal Mail, la poste britannique. Ce dernier acte a ressemblé à une grande braderie, les actions, vendues essentiellement à des fonds de pension ainsi qu’à des fonds speculatifs, ont rapporté 591 millions de livres au trésor du Royaume-Uni. Une semaine plus tôt, enfreignant le code de bonne conduite qui régit la politique outre-Manche, Jeremy Corbyn avait tenu un meeting contre la privatisation de la poste à Manchester, ville où se réunissait la conférence d’automne des conservateurs.
La vente a débuté lundi 12 octobre au soir et, selon le gouvernement, il ne restait aucune action disponible le mardi matin au lever du soleil. Les 13 % de parts mis en vente ont totalement échappé aux actionnaires individuels, qui se sont fait précéder par les banques, les assurances, les fonds spéculatifs et les fonds de pension. Un pour cent des actions ont, cependant, été réservés aux salariés de Royal Mail, lesquels disposent désormais de 12% de l’entreprise. Selon Sajid Javid, Business secretary, le produit de la vente des actions sera essentiellement dirigé vers la résorption de la dette publique.
La privatisation de Royal Mail alimente une sérieuse controverse au Royaume-Uni. En raison de sa brutalité mais aussi en raison du prix de vente extrêmement bas des actions. Jeremy Corbyn, leader du Labour party, ne fait pas mystère de sa volonté de renationaliser la poste s’il était élu premier ministre.