Sadiq Khan est le nouveau maire de Londres
Le dépouillement a pris du temps. Il a été rendu compliqué par un cafouillage extraordinaire dans le quartier de Barnett, un bastion conservateur, où la privatisation du service des Elections a supprimé des registres des familles entières de votants. Mais, à l’issue du scrutin uninominal à un tour, avec seconde préférence, c’est le travailliste Sadiq Khan qui a été déclaré nouveau maire de Londres. La fonction ayant été crée en 2000, il est le troisième titulaire du mandat après Ken Livingstone (2000-2008) et Boris Johnson (2008-2016).
Après recollement de la seconde préférence, Sadiq Khan obtient 57% des voix face à son principal adversaire, le tory Zac Goldsmith. En première préférence, qui a vu Khan dominer avec 44%, le troisième des 12 candidats, la Green Sian Berry, était reléguée à 6% des bulletins.
Le dépouillement a duré en raison, aussi, d’un deuxième scrutin : celui qui vise à désigner les membres de l’Assemblée du grand Londres. Forte de 25 membres, dont 14 élus par circonscriptions et 11 sur une élection par liste, elle a pour mission de faire contre-pouvoir face au maire. Ce dernier dispose d’un budget de 21 milliards de livres pour trois missions majeures : les transports, le logement et la sécurité.
Dans « Londres la rouge » – 45 des 73 constituences parlementaires sont tenues par le Labour -, le « fils du peuple » Sadiq Khan, 45 ans, ancien avocat spécialisé dans la défense des libertés et des droits civils, a permis aux travaillistes de reprendre la tête de la plus grande ville européenne. Il a porté un discours volontiers inclusif, visant à réconcilier toutes les parties de Londres et, en premier lieu, renouer les liens entre la ville des milliardaires et la classe ouvrière.
Si les résultats officiels ont tardé à être connus, les Conservateurs londoniens ont acté leur défaite dès le 5 mai au soir. Andrew Boff, leader du groupe conservateur à l’Assemblée du Grand Londres, a sèchement taclé la campagne « outrageuse » de Zac Goldsmith, imputant au candidat et à son équipe la responsabilité d’un échec annoncé.
Les travaillistes ont également remporté les élections pour la Greater London Assembly, emportant 12 des 25 sièges. Les tories en obtiennent 8, les Greens et UKIP 2 chacun et les Lib-Dem 1.