Tata Steel poursuit la casse de l’industrie sidérurgique avec la complicité de David Cameron
Et encore 1,050 postes supprimés par le sidérurgiste Tata Steel. L’annonce dévastatrice a fait l’effet d’un coup de tonnerre cette semaine : 750 emplois seraient supprimés dans la seule usine de Port Talbot (Pays de Galles) où le groupe emploie 4,000 salariés, auxquels il faut ajouter 3,000 sous-traitants.
Une centaine de postes sont concernés sur les sites de Troste et Llanelli au Pays de Galles et 200 dans les fonctions support à travers le pays notamment à Hartlepool et Corby. Le think tank Institute for Public Policy Research estime pour sa part que 1,200 autres postes sont menacés à Port Talbot.
Selon la direction de Tata Steel, la crise de l’industrie sidérurgique britannique serait due à l’importation massive d’acier en provenance de Chine, mais serait aussi liée à une nette baisse de l’activité dans les secteurs du gaz et du pétrole. La chute des prix, due à la concurrence chinoise et la crise économique, rejaillit sur une industrie britannique frappée de plein fouet dans ses derniers bastions.
Les syndicats en appellent au gouvernement et demandent des actes, mais les Trade Unions ne se font guère d’illusions, David Cameron fait part de sa tristesse mais dans le même temps, avec George Osborne, il amplifie l’importation d’acier en provenance de Chine. Tata Steel poursuit une longie série de suppressions de postes : 720 en juillet 2015 à Rotherham, et 1,200 en octobre 2015 en Ecosse et à l’usine de Scunthorpe.
Dans le même temps, en septembre 2015, 2,200 emplois étaient supprimés chez le numéro deux du secteur, SSI. La Membre du Parlement de la circonscription, Anna Turley du Labour, a dénoncé le « traitement inhumain » qu’ont subi les salariés de l’entreprise dans les « jobcenters » de Redcar. Lesquels n’ont pas cherché à proposer des emplois correspondants à leurs qualifications. En revanche, les anciens sidérurgistes étaient mis sous pression en exigeant qu’ils acceptent des emplois dans le commerce ou dans des bars dans les deux semaines qui ont suivi leur licenciement.
Par ailleurs, l’entreprise Sheffield Forgemasters vient d’annoncer la suppression de 100 postes. On estime le nombre de suppressions de postes à 5,000 dans le secteur de l’acier en l’espace de 12 mois.
Il est loin le temps ou le gouvernement travailliste d’Harrold Wilson nationalisait en 1967 nombre d’entreprises de sidérurgie pour former British Steel avec 200,000 salariés (sur les 350,000 que comptait le secteur). A la veille des annonces de Tata Steel, la sidérurgie britannique ne compte plus que 18,000 travailleurs.