UKIP : Paul Nuttall imprime un virage nationaliste anglais au parti europhobe
Il aura fallu du temps, depuis la démission de Nigel Farage. Mais le parti europhobe Ynited Kingdom Independance Party (UKIP) a un leader. C’est Paul Nuttall, eurodéputé élu dans la circonscription Nord-Ouest de l’Angleterre, qui a été élu par les militants. On ne sait même pas s’il est légalement possible de dire qu’il succède à Diane James. La précédente leader élue a démissionné au bout de 18 jours, ce qui n’a pas permis à la commission électorale d’enregistrer son élection.
A 40 ans, il prend la succession de Nigel Farage à la tête d’un parti en crise. Vainqueur du Brexit, UKIP ne sait pas quoi faire politiquement de la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Témoignage de cette crise et de son intensité, l’ancien favori pour le leadership de UKIP a fini à l’hôpital après une rixe avec un de ses camarades europarlementaires.
Autre signe : sur les 32,000 adhérents que compte UKIP, 15,000 seulement ont voté. Si Paul Nuttall obtient 62% des voix, son mandat est entaché par la participation faiblarde.
Il n’a pas raté l’occasion de remobiliser ses troupes lors de son discours de victoire. Marqué par de solides accents nationalistes anglais, le nouveau leader de UKIP a souhaité que la Chambre des Communes soit uniquement composée d’élus anglais renvoyant les représentants écossais et gallois à une chambre des Lords transformée en « sénat du Royaume-Uni ».
UKIP s’est doté d’un leader très à droite. Outre qu’il est un des rares responsables politiques britanniques à oser appeler ouvertement à la privatisation du NHS, il est aussi connu pour ses propos homophobes et opposés à l’avortement.