Unilever confirme le départ de son siège londonien pour Rotterdam
C’est un gros choc symbolique. Jeudi 15 mars, comme nous le laissions entendre la veille, le siège du troisième plus important groupe économique britannique a quitté la Grande-Bretagne. L’anglo-néerlandais Unilever a donc choisi Rotterdam comme quartier-général unique. Avec un chiffre d’affaires de 49.8 milliards d’euros en 2013, il est le quatrième acteur mondial de l’agro-alimentaire, possédant notamment la fameuse marque Marmite qui fait le bonheur des assiettes au Royaume-Uni.
« Cela n’a rien à voir avec le Brexit », a expliqué le président d’Unilever, Martin Dekkers.
Certes. Mais la nouvelle tombe mal pour Theresa May qui a rencontré, hier, les acteurs économiques britanniques pour les rassurer alors que l’Union européenne a récemment raidi sa position jusqu’à geler les négociations commerciales pour préparer la future relatio avec le Royaume-Uni après le Brexit.
Selon le tabloid de centre-gauche The Mirror, la décision d’Unilever serait liée à la politique économique du gouvernement conservateur. Pourtant, elle est sensée être favorable aux entreprises avec son taux d’imposition sur les sociétés historiquement bas, une législation sociale faible et un marché de l’emploi extrêmement flexible. The Mirror rapporte que le PDG d’Unilever, le Néerlandais Paul Polman, a expliqué récemment :
« Voulez-vous que des gens animés d’une vision à court terme – qui ne marche que pour quelques uns et ne crée que quelques milliardaires de plus – constituent désormais la force dominante ? Ou voulez-vous que le système fonctionne en faveur des milliards d’individus qui en ont besoin ? C’est un choix fondamental. »
En quittant la Grande-Bretagne, la direction d’Unilever va voir, très clairement, augmenter les impôts que le groupe devra acquitter à l’avenir. En revanche, le groupe redore son blason auprès des consommateurs qui demeurent la clé de son succès.