L’incroyable succès d’une pétition pour interdire à Trump l’entrée du Royaume-Uni
Lancée mardi 8 décembre en fin de journée, une pétition réclamant l’interdiction du territoire du Royaume-Uni au milliardaire et candidat à l’investiture républicaine Donald Trump, a dépassé les 400,000 signatures ce jeudi 10 au matin. Donald Trump, personnalité connue en Grande-Bretagne, a suscité un tollé planétaire en début de semaine. Après l’émotion suscitée par l’attaque terroriste contre un centre du planning familial aux Etats-Unis, il a réclamé « l’interdiction d’entrée aux Etats-Unis pour les musulmans ». Il s’était déjà signalé tristement en évoquant des zones de non droit à Londres. Ce qui lui avait valu une réponse sèche de Boris Johnson, maire tory de la capitale : « Je l’inviterais bien à venir ici faire un tour de Londres mais je ne voudrais pas exposer les Londoniens au risque inutile de rencontrer Donald Trump« .
La pétition prend appui sur des précédents : le crime d’incitation à la haine, « hate speech », a débouché sur l’interdiction de pénétrer en Grande-Bretagne pour les membres du Ku Klux Klan, des prêcheurs djihadistes radicaux, deux blogueurs anti-musulmans et le leader de la Westboro Baptist Church. « Si le Royaume-Uni doit maintenir le critère de « comportement inacceptable » pour ceux qui veulent franchir ses frontières, il doit être équitablement appliqué aux riches comme aux pauvres, aux faibles comme aux puissants », explique la pétition créée sur le site du Parlement.
En Grande-Bretagne, ces pétitions en ligne officielles sont soumises à un règlement strict. Si elles obtiennent plus de 10,000 signatures, le gouvernement est obligé d’apporter une réponse dans un délai précis. Si le nombre de signataires dépasse les 100,000, la pétition doit faire l’objet d’un débat à la Chambre des communes. Une majorité de la classe politique britannique a condamné les propos de Donald Trump.
Par ailleurs, le milliardaire s’est vu retirer son titre de docteur honoris causa de l’université d’Aberdeen. La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, l’a démis de sa fonction d’ambassadeur de l’Ecosse pour le business.