Elections générales 2017 : le journal – 6ème édition
Derniers sondages : CON: 47% (-), LAB: 28% (-), LDEM: 8% (-1), UKIP: 8% (-), GRN: 4% (-) (via @ICMResearch / 28 Avril – 02 Mai).
ORB : CON: 42%, LAB: 31%, LDEM: 10%, UKIP: 8%.
Tony Blair vient plomber Corbyn
Comme si la campagne n’était pas assez compliquée pour Jeremy Corbyn… Dans un entretien au tabloid de centre gauche The Mirror, Tony Blair a officialisé son retour en politique. Il l’a fait à l’occasion du 20e anniversaire de son arrivée au 10 Downing Street à l’issue de la plus importante victoire électorale que le parti travailliste a remportée.
Pour expliquer son envie de « mettre les mains dans le cambouis », le très controversé Blair a mis en avant le Brexit, manière de souligner en creux les lacunes sur le sujet de son lointain successeur à la tête du Labour. Mais la question européenne ne semble pas limiter son retour sur la place publique. Evoquant les élections générales, il a taclé avec l’emphase et l’absence d’humilité qui le caractérisent :
« Le parti travailliste a toujours gagné quand il a été aux frontières du futur, quand les gens ont senti «il y a un nouvel âge devant nous et ces types ont la réponse». C’est pour cela que Harold Wilson a gagné en 1964, qu’Attlee l’a emporté en 1945 et que le Labour a gagné dans les années 20. A moins de produire des réponses pour l’avenir, nous ne gagnerons pas. »
Corbyn n’a pas répondu. Il s’est contenté du week-end du Premier mai pour dévoiler la nouvelle orientation de son parti en matière de sécurité publique. Il a ainsi promis de créer 10,000 postes de bobbies, les agents de police, un corps qui a connu 20,000 suppressions de postes depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir.
Mardi 2 mai, c’est Diane Abbott, proche de Corbyn, qui a défendu cette proposition sur les plateaux de télé. Interrogée sur le coût de cette mesure, elle a commencé par la chiffrer à 300,000 livres puis a pataugé avant de reconnaître sur SkyNews que le Labour n’avait pas encore estimé le montant de la dépense nécessaire. Ce pourrait être une anecdote mais Diane Abbott est shadow Home secretary, c’est à dire qu’elle serait amenée à devenir ministre de l’Intérieur en cas de victoire travailliste…
Premiers accrocs côté Theresa May
Pour autant, ce faux pas ne semble pas bénéficier à Theresa May, laquelle multiplie les faux pas. Après être apparue comme une maniaque du contrôle, elle a du mal à se mettre en scène avec les électeurs. Le week-end du premier mai a vu la première ministre sur le terrain écossais aux côtés de la leader des scottish Tories et étoile montante des conservateurs, Ruth Davidson. Les vidéos tournées par la presse à cette occasion sont calamiteuses : Theresa May se heurte à des portes obstinément closes.
Comme si cela ne suffisait pas, la première ministre s’est faite étriller par l’ancien numéro deux du gouvernement Cameron. Devenu directeur de la rédaction du quotidien conservateur Evening Standard, George Osborne a signé son premier éditorial au vitriol. Evoquant la campagne de Theresa May, il a tancé des « slogans vides » et relevé que son ancienne collègue demandait « un chèque en blanc ».
Autre mauvaise nouvelle pour la locataire du 10 Downing street, selon le Financial Time, les instances européennes anticipent une Europe avec une Irlande réunifiée. Il faut dire que Theresa May semble se désintéresser totalement du dossier nord-irlandais qu’elle laisse gérer à ses alliés du Democratic Unionist Party, lequel ne dispose plus que d’un siège de majorité à l’assemblée législative d’Irlande du nord.
Plus grave, pour la patronne des tories qui se présente comme la garantie d’un leadership fort et stable, elle est accusée par les médias d’avoir menti sur le contenu de sa rencontre avec Jean-claude Juncker. Elle a évoqué un dîner constructif avec le président de la Commission européenne quand l’ancien premier ministre luxembourgeois a donné une toute autre version. Pour Juncker, le Brexit « ne pourra être qu’un échec » et il exclut par avance la possibilité pour le Royaume-Uni de demeurer dans le marché unique européen.
Le Labour en roues libres
Europe toujours. Clive Lewis, longtemps considéré comme un proche de Jeremy Corbyn, continue de se démarquer. Le membre du parlement pour Norwich-South, un siège relativement sûr, a proposé un référendum sur le résultat final des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Pour le jeune parlementaire, qui pourrait succéder à Corbyn si ce dernier démissionnait, il ne s’agit pas de revenir sur la consultation du 23 juin 2016 mais de faire valider l’accord de sortie de l’Union européenne par les Britanniques.
Visiblement, Corbyn ne tient plus grand chose dans la maison travailliste. Après que Boris Johnson l’ai personnellement attaqué dans une tribune publiée par The Sun, le leader du Labour a demandé à ses troupes de ne pas répondre sur le même terrain. Tom Watson, deputy leader travailliste, a tellement bien entendu le message qu’il a chargé le ministre des affaires étrangères comme « une esquisse de minet à tête de fromage » (sic). Le tout avant d’aller afficher son soutien à Cat Smith, longtemps considérée comme une proche de Corbyn, en difficulté dans sa constituency de Lancaster et Fleetwood, pas spécialement un bastion bolchévique.
Les Lib-Dems veulent reprendre la Cornouaille
Alors que la Cornouaille semble s’annoncer comme une des régions clés lors des prochaines élections générales, les Lib-Dems entendent bien reprendre ce qui a été longtemps leur bastion aux conservateurs. Trois membres du parlement battus en 2015 et considérés comme des poids-lourds dans le comté situé à l’extrême sud-ouest de la Grande-Bretagne.