Thomas Cook en faillite, le gouvernement accusé d’inaction
Plus de 21.000 salariés ont perdu leur emploi après l’annonce de la faillite du voyagiste britannique.
9.000 salariés sont concernés au Royaume Uni. Ces derniers jours, les tentatives désespérées de la compagnie pour trouver rapidement 200 millions de Livres n’ont rencontré aucun succès.
Alors que l’entreprise chinoise Fosun, premier actionnaire du groupe, organise un plan de sauvetage de 900 millions de Livres, les actionnaires ont exigé 200 millions de Livres supplémentaires pour permettre à l’entreprise de fonctionner cet hiver.
Devant l’incapacité de rembourser ses dettes colossales et de faire face à des pertes d’1,7 milliards de Livres depuis le début de l’année, une seule issue s’imposait, la liquidation judiciaire avec effet immédiat.
Par ailleurs, le coût du rapatriement des voyageurs concernés par la faillite pourrait atteindre 600 millions de Livres.
A Peterborough, où réside le siège britannique de l’entreprise (1200 salariés), dans la matinée du 23 septembre, des centaines d’employés sous le choc sont venus au siège faire leurs cartons.
Le gouvernement britannique avait été interpellé vivement par l’élue parlementaire Lise Forbes (elle-même ancienne salariée de Thomas Cook) qui demandait que l’on sauvegarde les emplois. Selon l’élue travailliste, le gouvernement conservateur a refusé d’intervenir.
Boris Johnson a annoncé qu’il exprimait « ses regrets et qu’il ferait son possible pour rapatrier les 150.000 citoyens britanniques dans les deux semaines ».
Le ministre des transports estimait que la situation financière du groupe ne permettait pas au pays d’intervenir efficacement. Au mieux, selon lui, le Royaume-Uni aurait retardé l’échéance de quelques mois. Avec plus d’argent à débloquer pour rapatrier les vacanciers.
En outre, il évalue pour sa part à moins 100 millions de Livres le rapatriement des vacanciers.
Les syndicats britanniques ont dénoncé l’attitude du gouvernement qui, selon eux, « se désintéresse totalement du sort des salariés ». John Mc Donnell (Labour) a déploré le « choix idéologique » du gouvernement.
Peter Fankhauser, chef exécutif de la compagnie, a présenté ses excuses, mais il est sous le feu des critiques, alors qu’il a été généreusement payé ces dernières années. Le Telegraph évalue qu’il a été payé plus de 20 millions de Livres en 5 ans, cette rémunération incluant des bonus de plusieurs millions.
En France, 750 emplois sont menacés.